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En attendant une stratégie pour le protéger : Le consommateur a besoin d’écoute

Le décès tout récemment d’une jeune fille suite à un incendie provoqué par un chargeur de téléphone n’est pas passé, mardi à Rabat, inaperçu aux yeux de Rkia Derham.

La secrétaire d’Etat chargée du commerce extérieur, qui n’a pas manqué d’adresser ses condoléances à sa famille, estime, lors de l’initiation des 8èmes journées du consommateur qui se poursuivent jusqu’au 16 mars, qu’il faut prendre connaissance du produit consommé. «Le Maroc exprime sa volonté de protéger les droits du consommateur», avance-t-elle. La secrétaire d’Etat remonte, par l’occasion, à l’arsenal juridique datant de 7 ans, notamment la loi 31-08 relative aux droits du consommateur, ainsi que les réalisations qui s’en sont suivies. Il s’agit de l’émission de textes d’application, 2 décrets et 13 décisions concernant le secteur, notamment l’information du consommateur par l’étiquetage et les mécanismes du contrôle de terrain entre autres. Le tout en avançant des chiffres.

28.450 opérations de contrôle en grands marchés

Ce sont jusqu’au 31 décembre 2017, 28.450 opérations de contrôle qui ont été effectuées en grands marchés. Aussi, 8.200 contraventions ont été enregistrées, une centaine d’avertissements ont été adressés aux personnes concernées et une centaine de pv. ont été établis. De plus, 220 sites électroniques ont fait l’objet de contrôle et 190 avertissements ont été adressés dans ce sens. «Pour mieux développer les ressources humaines, des sessions de formation ont été consacrées à 600 participants», détaille la secrétaire d’Etat. L’objectif étant, selon ses dires, de consolider la culture de consommation. Par l’occasion, Mme Derham ne manque pas de s’exprimer autour de l’appui financier. 

Des subventions de 7,5 millions DH bientôt

Après une première tranche de subventions de 2,5 millions DH octroyées en 2016 aux 3 fédérations œuvrant dans le domaine, une deuxième tranche est prévue. Celle-ci étant, selon la secrétaire d’Etat, de l’ordre de «7,5 millions DH qui seront débloqués les semaines prochaines». Cela étant, Mme Derham met également l’accent sur la sensibilisation des parties actives en consommation y compris le secteur privé. A propos du portail khidmat-almostahlik.ma, lancé en 2013, la secrétaire d’Etat rappelle que celui-ci se développe en termes d’offre et de contenu pour répondre aux besoins du consommateur. Ce site est, comme elle le précise, doté d’une rubrique destinée au traitement des doléances à caractère juridique ou conventionnel. «En 2017, ce portail a reçu 790 plaintes admises, soit une augmentation de 64% par rapport à 2016. 50% ayant émané des secteurs de l’économie et du commerce», détaille-t-elle en se lançant des challenges.

Lancement d’un prix national

Pour consolider l’ensemble de ce bilan, il importe, à ses yeux, de tenir compte également des défis. Ceux-ci concernent la prise de conscience des questions ayant trait à la consommation, notamment dans le rang des couches les plus défavorisées. D’où l’intérêt d’une stratégie basée, d’après ses dires, sur la consolidation des politiques publiques et la coopération entre les secteurs tout en valorisant les ressources humaines, notamment les contrôleurs, et en améliorant le cadre juridique. La secrétaire d’Etat saisit son passage pour annoncer «le lancement d’un prix national, dès l’année prochaine, pour distinguer les initiatives dédiées à la consommation».

Les recommandations de la société civile

A son tour, le tissu associatif, présent à cet événement organisé autour de «Quelle stratégie pour renforcer la protection du consommateur marocain ?», n’a pas manqué de mettre l’accent sur des défis d’une autre nature. C’est le cas de Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, qui met en valeur le rôle des associations pour informer et sensibiliser le consommateur en créant une médiation entre celui-ci et le fournisseur tout en mettant l’accent sur le droit d’ester en justice. «La société civile est une force de proposition autour de la stratégie», enchaîne-t-il. M. Kherrati recommande entre autres la représentativité de ce tissu au sein des conseils constitutionnels. «Il est temps d’encadrer les associations de protection du consommateur en professionnalisant celles-ci», poursuit-il. 

Quant à Abdelmalik Bennar, président de la Fédération du sud des associations de protection du consommateur, il appelle à rompre avec les campagnes de sensibilisation saisonnières de manière à devenir permanentes tout en y associant les zones lointaines. Il recommande, de plus, «l’émission d’ordonnances judiciaires pour la cessation d’activités illégales». Et c’était à Ouadie Samih, secrétaire général des Associations du consommateur, d’abonder dans le même sens en estimant que «le consommateur a besoin d’écoute».   

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